Un large soutien
«Nous devons bien essayer de faire quelque chose, même si cela est de l’ordre du symbole…» a expliqué calmement Gil Reichen, le syndic PLR de Pully. «Le Canton a présenté un budget déficitaire pour 2021. On peut se demander si ce n’est pas tactique…» s’est étonné Richard Pfister, Président de la Commission des Finances. Cette idée, il est vrai, nous avait aussi effleurés ! C’est dans la réponse à l’interpellation du 24 juin 2020 de Remo Kuonen, vice-président de l’UP, qu’il a été proposé aux conseillères et conseillers de surseoir au paiement du dernier acompte se montant à CHF 9’784’731.25. Indignation passionnelle de la gauche, jugeant la position «inadéquate et hypocrite». Après quelques passes d’armes, la décision est largement adoptée. Contre toute attente, une localité à majorité PLR va aller chercher querelle au grand argentier vaudois du même bord. On se réjouit d’avance de la prochaine discussion entre Gil Reichen et Pascal Broulis, qui ne pourra être que piqué au vif par cette rébellion pulliérane. Il souffle désormais comme un petit vent de révolution vaudoise au sein de la Municipalité et ce n’est pas pour nous déplaire.
Le combat de la dernière chance
Financièrement parlant, cette action n’offrira pas d’embellie à nos comptes. La ville n’aura pas d’autre choix, à terme, que de régler la douloureuse, au risque de se soumettre à des intérêts de retard exorbitants de 4%, soit 400’000 CHF par an. Ouch ! Cette décision des autorités est donc prioritairement une action de communication qui vise à faire parler d’elle et à dénoncer vigoureusement l’accord de façade passé entre l’Etat et l’Union des Communes Vaudoises. En soi, cela est déjà fort bien, surtout si d’autres localités rejoignent la fronde. Il y a là, évidemment, un appel du pied aux autres villes, en particulier celles dites «riches» qui sont majoritairement membres de l’Association de Communes Vaudoises (ADCV) et qui ont rejeté sèchement ce texte. Alors que le Grand Conseil ne l’a pas encore avalisé, une grogne venue des principaux bailleurs de fonds pourrait bien faire plier les député-e-s et les inciter à revoir les articles d’un accord essentiellement favorable au Canton, qui ne propose aucune solution équilibrée à l’érosion des budgets communaux. La rumeur dit aussi que l’initiative «SOS Communes» débutera prochainement sa collecte de signatures. Le moment est donc idéal pour braquer le projecteur sur ce sujet épineux et prendre le Canton en tenaille, la population d’un côté, les localités de l’autre. Croisons les doigts pour que Pully ne se retrouve pas seule à porter le drapeau des braves.