Le Divona a été développé dès 1965 par l’Agroscope, le centre de compétences de la Confédération pour la recherche agricole. L’objectif premier des chercheurs était de créer un cépage naturellement résistant aux principales maladies de la vigne, l’Oïdium, le Mildiou et la pourriture grise, ennemies jurées des viticulteurs. L’intérêt immédiat de ce cépage homologué en 2018 est donc environnemental : le vigneron limite les traitements sans mettre en péril sa production, évite la dispersion des produits chimiques et répond aux nouvelles préoccupations sociétales liées à une agriculture responsable.
Un cépage issu de la génétique
Le procédé de croisement entre espèces européennes, asiatiques et américaines, que l’on nomme hybridation interspécifique, n’a pas la cote dans tous les pays. En France, la plantation de tels cépages est fortement réglementée, au motif de la qualité des crus produits, alors qu’en Suisse la liberté des vignerons demeure totale. La timidité de notre grande voisine ne semble toutefois pas effrayer les producteurs romands, plutôt enthousiasmés à l’idée d’un cépage multirésistant. L’Etat de Genève a planté du Divona dans ses vignes de Lully, tout comme les Caves de la Côte qui en vinifient 4000m2 à Réverolle. Un vigneron bio s’y risque même en Valais, où sa maturité précoce le rend, en principe, peu approprié aux parcelles très chaudes. A Pully, ce fils du Gamaret suisse et du Bronner allemand s’épanouit pleinement sous le Prieuré, sur les pentes des parcelles de Pévret, lourdes et profondes.
Une bouteille qui plaît
La cave de la Commune confie vouloir s’essayer à de nouvelles approches, innovantes, pour séduire d’autres consommateurs, avec des goûts plus aromatiques, et tenter d’enrayer la baisse croissante des vins blancs au profit des vins rouges. En atteste une étiquette résolument différente, qui fait davantage penser à un vin mousseux qu’un cru du Lavaux. Transparente et colorée, elle est complétée par une contre-étiquette qui n’est lisible que lorsque la bouteille est pleine, grâce à l’effet loupe du liquide. A une exception près, cet habillage disruptif de la bouteille a su largement séduire parmi nos troupes.
Note : 4 pts sur 5
Un vin de fête
Les sept palais conviés à savourer ce nouveau cru ont plutôt aimé l’expérience. Le Divona a un nez faible, mais une entrée en bouche puissante et fruitée. Les goûts sucrés se développent avec équilibre pour faire place ensuite à une (trop) longue acidité qui s’installe pendant plusieurs secondes. Clairement rien à voir avec un Chasselas ! Les comparaisons se portent plutôt en direction de la Petite Arvine valaisanne ou du Riesling allemand. L’avis général conclut à un vin joyeux, presque un vin d’été, qui sera idéal pour une grillade mais probablement moins adapté à une fondue hivernale. En résumé, un produit qui étonne par sa fraîcheur et son caractère tonique, parfaitement représentés par son étiquette. A essayer.
Note : 3.57 pts sur 5