Par voie de communiqué de presse, la Municipalité a justifié le choix de reporter ces trois préavis sensibles par la situation financière préoccupante de la Ville, allant même jusqu’à parler d’une situation de crise, alors que le contexte financier général est connu depuis déjà fort longtemps. Entre les lignes, nous lisons avec satisfaction ce que l’UP ne cesse de répéter depuis deux ans, à savoir qu’un investissement de 30 millions n’est pas raisonnable dans la situation actuelle, quels que soient les attraits et les qualités du projet.
Une reculade inspirée
Avec ce retrait, la Municipalité échappe à des débats qui promettaient d’être animés au Conseil communal, voire même à un référendum populaire. Si personne ne conteste la remise aux normes nécessaire du bâtiment administratif du Prieuré, sa coûteuse transformation en un Hôtel de ville ne centralisant qu’une partie des services de la Commune ne va pas sans poser de questions sur la nécessité d’une dépense s’élevant à 15 millions. Des interrogations que l’on peut transposer au projet de création d’un nouveau musée à vocation mixte, abritant la fresque romaine, le caveau communal et l’ArchéoLab. Là encore, aucune voix ne s’élèvera contre la nécessité de protéger notre patrimoine historique romain, qui s’est dégradé au fil des ans. Mais est-il avisé d’investir 11 millions en ces périodes économiquement difficiles, alors même que des investissements incompressibles – comme la rénovation de la piscine de Pully Plage ou la construction du nouveau collège Principal/Annexe-Ouest – sont déjà planifiés pour plusieurs dizaines de millions ? La Municipalité a choisi de ne pas prendre de risques. Nous nous en réjouissons et l’en félicitons. Elle s’aligne sur ce sage principe comptable qui affirme que pour assainir un bilan, on peut chercher à gagner plus mais aussi à dépenser moins.
Aucun délai en vue
Même si la Municipalité réaffirme son attachement à ces projets, en les qualifiant de pertinents et d’urgents, elle ne précise aucun calendrier pour leur poursuite. Alors que les prochaines élections communales pointent le bout du nez, il y a fort à parier qu’ils ne seront pas reproposés au Conseil d’ici la prochaine législature. On verra donc dans cette marche arrière un souci sincère et légitime lié aux finances communales, mais aussi une posture politique. En période de crise, creusée encore par les incertitudes sanitaires qui dessinent un avenir incertain, il n’est pas forcément populaire d’avoir l’image d’une Municipalité qui dépense sans compter.